Une réaction ? un commentaire ?

Contact : lestraitsdunion@gmail.com

vendredi 9 septembre 2011

Maurice Maeterlinck

Maurice Maeterlinck est l’un des rares Belges à avoir été récompensé par un Prix Nobel, et le seul de toute l’histoire du pays à avoir décroché celui de littérature. Si un jour il fallait diviser le patrimoine culturel belge entre Flamands et francophones, où classerait-on ce brave Maurice ? Car il est né à Gand, en 1862, au sein d’une espèce aujourd’hui quasiment disparue : une famille bourgeoise flamande ET francophone. Il fut en effet une époque où, dans les couches les plus aisées de la population belge, comme en Russie ou au Portugal, il était de bon ton de parler français, considéré tout au long du XVIIIe siècle comme la langue véhiculaire de l’Europe. On parlait le français hier comme on parle l’anglais aujourd’hui et le petit peuple du royaume, lui, se cantonnait au quotidien à une multitude de dialectes locaux, flamand, wallon, picard, limbourgeois, etc.
Toute l’œuvre de Maeterlinck, du recueil de poèmes Serres chaudes (1889) aux Bulles bleues (1948), où il évoque ses souvenirs d’enfance, en passant par l’essai La vie des abeilles et l’opéra Ariane et Barbe-Bleue, a donc été écrite en français. Peut-être inspiré par son second prénom Polydore, Maerterlinck laisse à travers son œuvre un fameux listing de prénoms biscornus : Maleine, Arkël, Yniold, Pelléas, Mélisande (dans une pièce qui a inspiré des compositeurs aussi importants que Debussy, Fauré, Sibelius et Schönberg), Tyltyl, Mytyl, Bérylune, Aglavaine, Sélysette, Méléandre, Alladine, Palomides, Ablamore, et j’en passe. 


Le Bonus flamand

Il y a un autre écrivain flamand - d'expression néerlandaise cette fois - qui, selon les bruits de couloir, était en bonne position dans les années 70 pour décrocher le Nobel de littérature : Louis Paul Boon (1912-1979). Contrairement à Maeterlinck, Boon était issu de la classe ouvrière et toute son œuvre a été influencée par le socialisme. L'un de ses romans les plus connus, Mijn kleine oorlog (Ma petite guerre), qui traite de la Seconde Guerre mondiale, a été édité en français au Castor Astral.