Aujourd’hui, ils se comptent par dizaines et on a l’impression
que chaque entité de plus de mille âmes a le sien, mais, de par leur taille, le
caractère international de leur affiche et leur ancienneté, il y en a quand
même trois qui se détachent du peloton : Rock Werchter, depuis 1975, dans
le Brabant flamand, le Pukkelpop, depuis 1985, près d’Hasselt, et le Dour
Festival, depuis 1989, du côté de Mons. Ces trois grands festivals estivaux, consacrés au rock et aux autres styles de « musiques actuelles »,
sont fréquentés par un public majoritairement belge, une foule bigarrée de jeunes
gens que l’on casera à la grosse louche dans une fourchette de 18 à 35 ans
(plus si Metallica est à l’affiche). Réunis par l’amour de la musique et de la
fête, foulant ensemble des mares de boue s’il pleut, soulevant d’un même pas
traînant des nuages de poussière s’il fait beau, l’on peut y voir néerlandophones
et francophones vibrer en osmose devant un podium en plein air ou sous un
chapiteau transformé en sauna, cohabiter en toute quiétude dans l’immensité d’un
camping qui, comme
New York, ne dort jamais et se côtoyer pacifiquement dans la file pour accéder
aux invariablement pestilentielles « Cathy
Cabines » ou au robinet où rincer son poêlon encrassé de restes de pâtes
déshydratées achetées au Colruyt du coin. Le Flamand à Dour ou le francophone à
Werchter fera peut-être même un effort pour commander ses bières dans l’idiome
de la population locale. Ah, si la vie
pouvait être un long festival…
Le
Bonus flamand
En parlant de musique… Le 11 juillet prochain, à Bruxelles, la
Communauté flamande consacrera sa fête à une personnalité incontournable de la
chanson flamande : Raymond van het Groenewoud. Les titres les plus connus
de sa longue carrière sont probablement le très rock Meisjes, Je veux de l’amour
(une reprise du Canadien Robert Charlebois) et l’ironique Vlaanderen Boven (Vive
la Flandre !) : « là où l'argent coule en noir, là où
l'on parle à peine le néerlandais, là où l'on peut encore louer le Seigneur »...