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dimanche 22 janvier 2012

Les courses chez Colruyt

De Koksijde à Verviers, de Neerpelt à Quaregnon, les Belges sont des milliers, des dizaines de milliers à se laisser bercer chaque semaine de doux « La commande numéro 418 est prête à la boucherie/ Bestelling nummer 418 is klaar aan de beenhouwerij », promenant leur charriot aux poignées orange sous une lumière blafarde, grimpant s’il le faut sur un casier renversé pour atteindre les rouleaux de papier toilette, complétant de manière lisible le formulaire de la boucherie susmentionnée, grappillant joyeusement dans les bacs de dégustation remplis de chips ou de morceaux d’ananas (et personne pour vous faire les gros yeux si vous repassez trois fois), frissonnant à force d’hésiter au rayon des fromages et attendant patiemment que le caissier, toujours souriant, ait fini de transférer leurs achats dans un autre caddie. Franz Colruyt, boulanger près de Hal, a commencé par une activité de grossiste en alimentation avant d’ouvrir son premier magasin discount à Bruxelles, en 1965. C’est le fait qu’il s’adressait à des professionnels, désireux de s’approvisionner à moindre coût et de manière efficace, qui explique les charriots plats (où les tenanciers de night-shops rivalisent aujourd’hui d’adresse pour construire les plus improbables pyramides de nourriture) et la présentation rudimentaire des produits. En 2009, 2010 et 2011, Test-Achat a placé Colruyt en tête du hit-parade des grandes surfaces les plus avantageuses. En temps de crise, ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.  Petite déception : depuis 1998, Colruyt n’est plus un privilège belge. Le groupe est actuellement bien implanté dans l’est de la France et compte une enseigne au Luxembourg. 

Le Bonus flamand
Pour préparer sans chichis les produits achetés sans chichis, les Flamands peuvent faire confiance à Jeroen Meus. Dans son émission Dagelijkse kost (« la nourriture de tous les jours », « l’ordinaire »), il explique en dix minutes une recette simple qui donne l’eau à la bouche. Ce jeune chef très médiatique présente également Plat préféré, pour lequel il part à la recherche des plats favoris de célébrités décédées. Il a également réalisé un documentaire sur la pomme de terre intitulé De Patat


mercredi 11 janvier 2012

Bruxelles

Bruxelles est sans doute la plus grande épine fichée dans le pied de tous ceux qui caressent des plans démoniaques pour scinder la Belgique. Car Bruxelles n’est ni vraiment flamande ni vraiment francophone, ou plutôt : elle est à la fois flamande et francophone. Bruxelles est la capitale de la Flandre. Celle-ci y a installé son parlement,  le siège de son gouvernement et son administration.  Et pourtant,  on estime que les Flamands représentent à peine 10 % de la population bruxelloise. Une étude publiée en 2010 avançait même le chiffre de 5,3 %. Imaginez Namur, capitale de la Région wallonne, peuplée de 5 % de Wallons, où les francophones devraient parler le néerlandais pour se faire comprendre de commerçants hélas rarement bilingues. D’un autre côté, c’est indéniable, Bruxelles est géographiquement en Flandre. Le Wallon qui veut atteindre la Région bruxelloise n’a pas le choix : il doit franchir la frontière linguistique, marquée par un lion toutes griffes dehors qui salue le passant d’un « De provincie Vlaams Brabant heet U welkom », et ensuite parcourir quelques kilomètres en territoire néerlandophone. Et comme Bruxelles est géographiquement en Flandre, il est logique que sa langue originelle, ce savoureux dialecte appelé familièrement « le brusseleir », soit bien plus proche du néerlandais que du français.  
Dans un hypothétique grand partage du pays, on ne voit pas qui pourrait renoncer à cette ville-région de plus d’un million d’habitants, où 80.000 personnes sont demandeuses d’emploi mais où  environ 360.000 navetteurs  (2/3 de Flamands, 1/3 de Wallons) affrontent quotidiennement les embouteillages pour aller travailler, là où battent concomittamment le cœur de la Belgique et le cœur de l’Europe.


Le Bonus flamand
Alleï, un peu de vocabulaire :
 -beek (comme dans Schaerbeek, Etterbeek, Moortebeek, Heembeek…) = ruisseau
-molen (comme dans Molenbeek, Vellemolen…) = moulin
-berg (comme dans Kauwberg, Hof ten Berg, Treurenberg, Sippelberg, Tomberg, Arenberg…) = montagne
-weg (comme dans Dieweg, Middelweg, Trassersweg …) = chemin