Voilà un des rares mots compréhensible tel quel dans tout le pays. Au départ, kot en néerlandais, c’est un taudis, un chenil ou carrément une porcherie. En Belgique, et en Belgique seulement, le terme en vient à désigner les chambres d’étudiants. Ça donne tout de suite une idée du caractère spacieux et soigné de ces pièces aménagées pour accueillir des students dont la ville d’origine est trop éloignée de l’université qu’ils fréquentent. A une époque que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître, l’Université Catholique de Louvain était installée à Leuven, chef-lieu du Brabant flamand. C’était le cas depuis 1835, soit un an après la fondation de l’université. En 1968, dans un contexte tendu de conflits linguistiques, les étudiants francophones qui nichaient en territoire flamand sont définitivement priés d’aller voir ailleurs (le fameux « Wallen buiten »), mais ils emportent dans leurs valises le mot « kot ». Et le terme refleurira à Louvain-la-Neuve, ville qui surgit de terre en Brabant wallon et où les premiers étudiants arrivèrent en 1972. Dans le jargon des étudiants, kot donne naissance à kotter (avoir un kot), co-kotter (kotter ensemble) et co-kotteurs et co-kotteuses (étudiants dont les chambres se trouvent dans le même immeuble et qui partagent des « communs » : cuisine, salle de bain et/ou un petit salon convivial). Ces dérivés font beaucoup rire nos voisins français, qui, quand ils les entendent pour la première fois, aiment les répéter en produisant de joyeux bruits de basse-cour.
Le Bonus flamand
Erik Van Looy, sur le plateau de DSMTW |
Quelques images d'Ad Fundum, pour se faire une idée...