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lundi 6 février 2012

René Magritte

Autour du Palais Royal et de la Grand-Place de Bruxelles, on ne voit plus que ça : des petits sacs bleu ciel ornés du logo du Musée Magritte Museum, trimballés par des touristes tenant en général dans l’autre main une gaufre, un paquet de frites ou un autre sac plein de chocolats. On peut reprocher beaucoup de choses à Michel Draguet (1), mais il faut reconnaître que son idée de consacrer un musée au prince belge du surréalisme s’est avérée payante, dans tous les sens du terme. Moins d’un an après son ouverture, en juin 2009, le musée comptait déjà un demi-million de visiteurs. Magritte (1898-1967), tout le monde le connaît et le reconnaît. Son vocabulaire visuel – chapeaux melon, pommes, grelots, oiseaux, feuilles… – est directement identifiable. Magritte, tout le monde l’aime. Il a suffisamment de maîtrise technique pour qu’on puisse difficilement dire « et ça va, hein, moi aussi je peux faire ça ». Ses scènes imaginaires sont à la fois énigmatiques et accessibles à tous. Et en plus, il avait de l’humour. A propos de son fameux « ceci n’est pas une pipe » (La Trahison des images), il a un jour déclaré : « Pouvez-vous la bourrer, ma pipe ? Non n’est-ce pas (…) Donc si j’avais écrit sous mon tableau ’ceci est une pipe’, j’aurais menti ». Frôlant en plus la perfection au niveau de l’équilibre communautaire, il a laissé des peintures murales à Knokke (Casino), à Charleroi (Palais des Beaux-Arts) et à Bruxelles (Palais des Congrès). Et puis, une exposition rétrospective de son vivant (en 1965) au prestigieux MoMa de New-York, ça booste la reconnaissance, au niveau national et bien au-delà. Magritte est tellement belge qu’on en est même venu à inverser la vapeur en déclarant que la Belgique est « terre de surréalisme ». Ce qui est souvent pratique pour expliquer l’incompréhensible. 
(1)    Dont la plus évidente est, bien sûr, la fermeture, depuis le 1er février 2011, de la toute section Art Moderne et contemporain des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique. Un blog suit l'évolution du dossier. 

Le Bonus flamand
Des artistes belges qui ont été exposés de leur vivant au MoMa de New York, il n’y en a pas beaucoup. Jan De Cock, né en 1976, a eu lui aussi cet honneur, en 2008. L’année d’après, c’est le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles qui lui a ouvert ses salles. Complexe, son travail se décline en projets qui touchent à la fois à l’installation, à l’architecture, à la sculpture et à la photographie. Bien que né à Bruxelles (Etterbeek), Jan De Cock est bien mieux connu des Flamands que des francophones.